Site réalisé dans le cadre du Concours National de la Résistance 2022-2023 :

L'école et la Résistance. Des jours sombres au lendemain de la Libération (1940-1945)

Les engrenages de l'Horlo ont survécu à la Seconde Guerre Mondiale

Le 16 juin 1940, devant l’avancée des Allemands, l’École Nationale d’Horlogerie est évacuée sur ordre du ministère. Cependant, Louis TRINCANO, à l’origine de la construction du bâtiment et directeur, revient dès le mois de juillet et parvient à rouvrir l’École en octobre et assume un rôle difficile : en tant que fonctionnaire de l’Etat, il est tenu d’obéir et de suivre les directives du Régime de Vichy du Maréchal Pétain. En dépit de courtes périodes, l’École reste ouverte pendant toute la durée de la guerre. Pendant cette période, des professeurs sont arrêtés, parfois même en cours devant leurs élèves, des élèves sont également déportés pour faits de résistance tandis que d’autres sont obligés de partir pour le STO.

Besançon est libérée le 8 septembre 1944 ; Louis TRINCANO, qui a été mis à la retraite d’office et n’est plus directeur de l’ENH depuis janvier 1944, est arrêté le 10 septembre pour collaboration. L’école rouvre en octobre 1944 ce qui permet la mise en lumière du rôle tenu par certains professeurs et élèves dans la Résistance.

Comment les engrenages de l’ENH ont-ils continué de tourner pendant la seconde guerre mondiale ? Il est difficile aujourd’hui d’appréhender la réalité de cette période. La majorité des témoins est décédée, les archives sont lacunaires et parfois inexistantes. Depuis une dizaine d’années le lycée recueille les documents et témoignages d’anciens élèves, une dynamique de transmission s’est ainsi créée mais les mémoires sont lacunaires et les archives de l’établissement qui sont variées n’en sont pas moins difficiles à exploiter : le sujet de la résistance, très dangereux à l’époque, n’est jamais abordé clairement et il est nécessaire de lire entre les lignes. Globalement, les résistants ne laissent pas de traces et les survivants ont souvent refusé de témoigner.

Nous avons donc essayé au cours de ce projet de retracer l’histoire de l’école en nous replaçant dans le contexte général et en analysant comment chacun a pu résister à son échelle : directeur, professeurs, élèves. Et comment le mouvement des engrenages s’est-il comporté à l’issue de la guerre ?



SOURCES : témoignage d’élèves + archives du lycée