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L'école et la Résistance. Des jours sombres au lendemain de la Libération (1940-1945)

L'École après la Guerre

Besançon est libérée le 8 septembre 1944 par les troupes américaines et les FFI. L’école sert alors d’hébergement à des troupes américaines comme le montre cette photo :



Louis TRINCANO, l’ancien directeur, est arrêté le 10 septembre et emprisonné. Il est jugé en février, déchu de ses droits civiques et n’a plus le droit de résider à Besançon. Il meurt le 18 juin 1945 à Paris, de nombreuses rumeurs circulent alors sur les circonstances de sa mort.

La rentrée d’octobre 1944 n’a lieu que le 3 novembre avec à sa tête M. BRAILLE. On apprend dans le livre des procès-verbaux des Conseils d’administration de l’école que les cours reprennent avec, à la tête de l’établissement, M. BRAILLE, chef de travaux de l’école de l’Horlo depuis 1942 et qui, nommé à l’ENH de Cluse, est remplacé en décembre par M. BASTIAN.

Le procès-verbal du conseil d’administration du 5 janvier 1945 explique le contexte de cette réouverture :



Dans ses carnets, Pierre TAILLARD, qui lui est revenu le 18 Novembre 1944, écrit :
« Je prends avec Papa un camion militaire. À Saint Hippolyte beaucoup de troupes pleins de camions d’auto de toute sorte comme au début. Montbéliard a été occupé hier toute la vallée est libérée jusqu’à Héricourt. L’attaque a commencé Mardi 14 pas lundi à cause de la neige, beaucoup de pertes au début. À Saint Hippolyte on entendait le canon sans arrêt pendant 2 jours et nuits. Il est passé beaucoup de chars de camions. Le pont a été emmené, celui que le génie avait fait, par la crue. Je retrouve les copains, je vais au coiffeur. »

La guerre se poursuit et le 8 mai 1945 la joie est grande comme en témoignent les carnets de Pierre TAILLARD :

D’octobre 1944 à la rentrée de 1945, l’établissement fait face à un manque de personnel considérable et a du mal à récupérer d’avant-guerre. Les élèves font leur retour progressivement, d’abord ceux envoyés au STO, puis les deux élèves juifs qui avaient été prévenus et s’étaient cachés puis réfugiés en Suisse. Certains dont la famille habite trop loin (exemple en Guadeloupe) ne reviennent pas. D’autres, partis combattre les Allemands, soit dans les maquis, soit dans les FFI, ou réquisitionnés pour le STO finissent leur scolarité. Certains refusent de revenir à l’école. Tous sont très marqués par ce qu’ils ont vécu.

Une guerre terrible qui aura durablement marqué l’ENH et le monde.

L’après-guerre, c’est aussi le retour des trois professeurs arrêtés, retour dont tous les élèves se souviennent.



De gauche à droite : Jean PETITEAU, Marcel VICHOT et Marcel BERTHET.

Les photos ont été prises à leur retour par Michel PUGIN, élève, et la majorité des élèves en ont voulu une reproduction.

« Sur l’initiative de deux anciens élèves, le Président soumet au conseil la proposition de baptiser deux salles de l’école des noms de MARÇOT et COMBRET, élèves de l’école morts au Champ d’Honneur – au cours d’une cérémonie. » Procès-verbal du Conseil des professeurs du 5 avril 1946.